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Munkhzaya TSEDEVSUREN : mère et athlète accomplie

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Munkhzaya TSEDEVSUREN

2 ans de coupure

La vie de judoka de haut-niveau n’est qu’une parenthèse dans la vie. Il faut en avoir conscience pour apprécier l’instant présent et relativiser ses échecs. Munkhzaya l’a bien compris. On se souvient de sa victoire contre Gévrise EMANE en quart des JO de Londres. Mais elle échoua en place de 3 contre la japonaise UENO. Finir au pied du podium olympique c’est voir un rêve se briser. Mais elle a décidé de s’écouter et de laisser parler ses envies. Elle a fait une coupure de 2 ans, le temps nécéssaire pour donner naissance à sa fille et la guider dans ses premiers pas. Résultat ?
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Elles est revenue plus forte que jamais. Championne d’Asie cette année, elle vient juste de remporter le Gand SLAM de Russie, en battant en finale sa compatriote Tserennadmid TSEND-AYUSH. C’est une option importante pour la sélection aux Championnats du Monde à Astana. Cette concurrence l’empêchera de s’endormir sur ses lauriers d’ici les Jeux de Rio. Mais ça n’est pas dans les mentalités mongoles de toute manière. C’est un pays de judo rude et technique à la fois. On n’échappe pas à sa culture et à son histoire. Cependant c’est un des lieux où le sens de l’hospitalité est le plus grand dans le monde du judo. Toutes les judokas qui ont fait des stages à Oulan-Bator vous le diront.
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L’aire d’échauffement est un résumé du monde lors des compétitions internationales. C’est là toute la beauté du judo. On a tous un langage commun qui dépasse les barrières de la langue. Mon mongol étant aussi bon que son anglais, avec Munkhzaya on a eu peu l’occasion de converser. Néanmoins il y a de évidences, des attitudes et des regards échangés qui se suffisent en eux-mêmes.

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J’aime voir l’équipe mongole en échauffement, se versant du thé noir comme au pays. Le concept leur va tellement bien car il est ancré au plus profond d’eux-même. La culture millénaire de la steppe, à passer des heures sous la yourte en feutre à palabrer se retrouve-là, c’est une évidence.

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En 2012 c’est la première judokate mongole que j’ai vue. Un choc. N’ayant à l’époque de peu de temps autorisé, je n’ai pu faire qu’une seule photo. Elle est restée pendant plus d’un an comme sa photo de profil sur facebook. Un honneur, et une preuve de plus de la complicité qui me lie avec les athlètes, et me conforte dans ma voie.

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Depuis tellement de choses ont évolué dans l’approche de mon métier de photographe de judo. Et la revoir au grand prix de Dusseldorf cette année a été vraiment un plaisir. Je savais que là j’avais du temps pour elle. Bien m’en a pris car elle pris une dimension dans l’équipe. Elle est le centre de l’équipe féminine. Il suffisait de la revoir à l’issue de son match gagné contre Yarden GERBI à Tbiliisi. Ce match gagné lui avait laissé des traces. Et c’est en toute simplicité les judokates mongoles se sont afférées autour d’elle pour la relaxer musculairement et psychologiquement. Son choix de carrière a forcé le respect de ses partenaires. Et on sent qu’elle a en elle maintenant ce recul, lié à sa maternité. Le judo reste avant tout un jeu pour elle.

Je suis heureux de pouvoir vous offrir ce court reportage ci-dessous. J’ai de l’admiration pour cette judokate qui n’a en rien sacrifié son statut de femme pour sa carrière. Evidemment elle n’est pas la première, Anne-Sophie MONDIERE en France avait déjà fait ce choix 2 ans avant les jeux de Londres. Elle avait aussi réussi son retour. Puisse-t-elle créer des vocations. 
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Munkhzaya contre Edwige GWEND à Tbilissi

munkhzaya tsedevsuren (3)munkhzaya tsedevsuren (1)munkhzaya tsedevsuren (18)La force de l’équipe mongole : la sérénité

Chapeau-bas Munkhzaya !

Emmeric LE PERSON

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2 réponses sur « Munkhzaya TSEDEVSUREN : mère et athlète accomplie »

encore des photos extraordinaires! J’aime vraiment celle où Munkhzaya met sa ceinture: la posture, les pieds ancrés dans le sol,l’expression du visage et des mains et le mouvement de la ceinture; ah! le mouvement de la ceinture! Chapeau-bas maître Emmeric!

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